Les Vestiges du jour
Les Vestiges du jour de Kazuo Ishiguro
Publié par Calmann-Lévy
12,85 euros
268 pages
titre original: The Remains of the Day
traducteur: Sophie Mayoux
première publication: 1989
Résumé:
Dans les années cinquante, Stevens, majordome de grande maison anglaise, décide de rendre visite à miss Kenton, une ancienne gouvernante avec laquelle il a entretenu jadis une " remarquable entente professionnelle ". Au cours de son voyage, il se remémore ses vingt-cinq années de bons et loyaux services auprès de sa seigneurie Lord Darlington, aristocrate et diplomate, sans vouloir s'avouer que son maître s'est fait manipuler par les Allemands avant la guerre. Parce qu'il a refusé de laisser parler ses sentiments, Stevens aurait-il gâché sa vie ?
Commentaire:
Après ma belle découverte du style d'Ishiguro dans Auprès de moi toujours, je me suis plongée dans un autre de ses romans. Cette fois-ci, c'est Stevens, un majordome, un "butler" anglais dans la plus pure tradition, qui nous parle. A l'occasion d'un cours voyage (six jours) pour revoir une ancienne collègue, il évoque pour nous ses souvenirs ainsi que ses opinions sur le métier de majordome.
On découvre un homme qui a vécu toute sa vie pour son métier sans jamais penser à lui. Il nous fait partager le monde des majordomes anglais, une institution en Angleterre. Mais aussi celui de la diplomatie d'avant-guerre où l'on croise Churchill ou Ribbentrop (ambassadeur allemand). L'auteur procède par petites touches successives pour nous dévoiler l'histoire de Stevens.
Stevens qui ne remet jamais en cause sa condition, pour lui servir au mieux son employeur est un devoir. Et jamais il ne s'autorise à penser qu'il pourrait avoir un avis sur son employeur ou sur les évènements mondiaux. Car au sein du livre, ce sont trois histoires qui se mêlent: l'histoire de Stevens, l'histoire de Darlington Hall (la maison où travaille Stevens) et enfin l'histoire mondiale.
Ce roman se déguste par petits bouts. Après chaque trajet en voiture de Stevens, on attend avec impatience les confidences du majordome. Stevens représente le vestige des jours anciens, le reste d'une certaine dignité. J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à lire ce roman.
Lu en mars 2011