Day 6: A book that makes you sad
Un livre qui vous rend triste
Pour ce Day, je suis allée voir dans ma bibliothèque quel livre pouvait correspondre à cette description. Parce que les livres qui m'ont fait pleurer ou avoir la larme à l'œil, et bien ils sont nombreux. Mais comme j'ai la larme facile, un passage émouvant suffit à me mettre la larme à l'œil. J'ai donc cherché un livre qui me rend triste sans forcément me faire pleurer. Et il y en a un qui me rend triste et me met en colère en même temps. Il s'agit d'une histoire vraie et c'est en parti à cause de cela qu'il me rend triste.
C'est Si c'est un homme de Primo Levi. L'auteur nous raconte son séjour dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale. Ce témoignage sur un des pires évènements de notre Histoire me rend à la fois triste et en colère qu'une telle chose est pu arriver. C'est un témoignage bouleversant.
J'ai lu ce livre en terminal de ma propre initiative. Etant en S, il n'était pas au programme mais il était au programme des L. Et suite à la lecture en classe, les L devaient assister à une conférence donnée par un homme qui a connu Primo Levi au camp de concentration: Jean, le Pikolo. Primo Levi lui a consacré un chapitre de son livre: Le chant d'Ulysse, le chapitre 11. Dans ce chapitre, Primo Levi récite un passage de la Divine Comédie de Dante.
Comme je devais assister à la conférence, j'avais naturellement lu le livre avant. Déjà bouleversée après ma lecture, suite à la conférence c'était encore pire. C'est une chose de lire des choses, de voir des photos. Mais entendre quelqu'un vous raconter ce qu'il a vécu dans ces camps, c'est encore pire. On ne peux plus se retrancher derrière une barrière, on est face à la réalité.
Je n'ai jamais pu relire ce livre, mais rien que d'avoir écrit ce billet m'a fait avoir les larmes aux yeux de nouveaux.
Poème d'ouverture de Si c'est un homme:
Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connait pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas:
Gravez ces mots dans votre coeur.
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant;
Répétez-les à vos enfants.
Ou que votre maison s'écroule;
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.
PRIMO LEVI
Et vous, quel est le livre qui vous rend triste?