Autumn ~~ Philippe Delerm

5 janvier 2009

Autumn de Philippe Delerm

Il a reçu le prix Alain-Fournier en 1990.

Résumé: Autumn nous plonge en Angleterre entre 1850 et 1869, dans la vie des peintres préraphaélites. Une silhouette domine toutes les autres. C'est celle de Dante Gabriel Rossetti, peintre et poète, fils d'un ancien carbonaro. Chez lui, tout est contradiction : élan mystique et sensualité, rêve communautaire et individualisme forcené. Dans son ombre, une toute jeune femme, Elizabeth Siddal : sa pâleur presque diaphane, la rousseur de sa chevelure flamboyante en feront le modèle d'un type de beauté dont héritera tout le symbolisme européen. Elle sera la Béatrice des tableaux de Rossetti, l'Ophélie de John Evrett Millais. John Ruskin enfin, le grand critique et écrivain, règne sur cet univers par son autorité intellectuelle, en même temps qu'il lui est soumis par sa fragilité affective. Tous ces personnages mêlent leurs destins, se heurtent, se déchirent, jusqu'à la drogue et la mort. Dans ce climat encore très romantique, et déjà très décadent, dans cet automne des passions, des couleurs, des rêves impossibles, Philippe Delerm trouve la tonalité idéale pour écrire le roman de l'art et de la vie.

Commentaire: Ma première lecture de 2009. Et déjà mon premier coup de coeur de l'année. J'aime beaucoup le style de Delerm que j'avais découvert lors de précédantes lectures ( La bulle de Tiepolo, La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, Il avait plu tout le dimanche, ... ). Mais ce roman est au-dessus des autres pour moi. On entre dans l'intimité des peintres préraphaélites ( Rossetti, Millais, Madox Brown,... ) et de leur compagnes. Ce qui aurait pu être une simple histoire est sublimée par le style de Delerm. Le style est flamboyant, comme un magnifique automne. L'auteur joue avec les mots tel un virtuose. Le texte est ponctué de lettres échangées par les différents personnages du roman. Pour moi qui adore les mots, ce roman est un petit bijou. On assiste à la naissance d'oeuvres préraphaélites comme Ophélie de Millais, mais avant tout on assiste à la naissance du mouvement artistique. Si je devais résumer ce roman par une couleur, ou plustôt par une nuance, je dirais les couleurs de l'automne. Tel une peinture préraphaélite. A conseiller pour les amoureux des mots et de la peinture.

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